Interview de Pascal Boniface pour France info
Dans ces vidéos, on entend la devise olympique dans la voix d’Emmanuel Macron. Le président peut-il tirer profit de l’organisation de ces Jeux sur la scène internationale ?
Un chef d’Etat qui reçoit les Jeux est effectivement très au centre de l’actualité et c’est pour cela que les différents présidents d’une ville qui est candidate se déplacent très souvent devant le CIO pour plaider pour leur dossier. Les enjeux de Paris 2024 ont été suivis par plusieurs présidents, François Hollande, Emmanuel Macron. On ne sait pas qui sera président en 2024 mais effectivement, lorsque le pouvoir politique se met au service d’un dossier candidature, cela peut servir. Cependant, il faut aussi que les sportifs restent les maîtres du dossier. Et en grande partie, on avait perdu la bataille de Paris 2012 parce que les politiques avaient pris trop d’importance par rapport aux sportis pour un bon équilibre entre la signature de l’Etat et la mise en avant du monde sportif.
Les Jeux olympiques, c’est aussi un bilan au tableau des médailles. Les Etats-Unis ont coiffé au poteau la Chine et terminent finalement à la première place. En quoi ce tableau des médailles est-il politique et géopolitique ?
Il est extrêmement important parce que c’est le signe de la vitalité d’une nation et quelque part de son régime. Pendant très longtemps, la compétition avait lieu entre l’Union soviétique et les Etats-Unis. Et le pays qui avait le nombre le plus important de médailles disait que son système était meilleur. Le système libéral ou le système communiste. Maintenant, la rivalité géopolitique est entre la Chine et les Etats-Unis. Cette fois, les Etats-Unis ont gagné deux fois, ils ont gagné au nombre total de médailles, mais aussi en nombre médailles d’or. Et c’est très important parce que la façon de présenter les comptes est très importante. Auparavant, la Chine l’emportait en nombre de médailles d’or, mais pas en nombre de médailles totales, chacun pouvait dire : « J’ai gagné ». Les Etats-Unis vont dire que leur nation est vive, performante. Cela ne changera pas le PIB d’un pays, mais c’est en termes d’image que cela change.
Propos recueillis par France info.