Salir un homme. Les méthodes plus que douteuses de Frédéric Haziza et Frédéric Encel.

Quelques personnes, choquées par les méthodes utilisées, m’ont signalé une manœuvre indigne, fomentée conjointement par Frédéric Haziza et Frédéric Encel, afin de m’associer à l’extrême droite.

Ce lien pouvant apparaître assez peu naturel, il apparaît nécessaire d’en forcer le trait. Peu importe qu’il soit légèrement incompatible avec les accusations « d’islamo-gauchisme », venant des mêmes personnes. Mais bon, passons.

Je ne peux pas passer mon temps à réagir à leurs attaques fielleuses, constantes depuis 2001[1]. J’y perdrais en effet beaucoup de temps et d’énergie. Mais, parfois, quand les limites de l’acceptable sont toujours plus repoussées, je me dois de réagir.

F. Encel a envoyé, à une large liste de destinataires (environ 600 personnes), un document fourni par F. Haziza, où on me voit à côté d’Alain Soral, avec le commentaire suivant :

« Un antisioniste fanatique aux côtés d’un fasciste – repris de justice lui aussi – et ne le désavouant pas ! Intéressant, non ?… ».

Oui, en effet. Tout ceci est intéressant.

D’abord, parce que la méthode est des plus choquantes. Plutôt que de m’interpeller publiquement, afin que je puisse me justifier (ce qui devait justement être évité), F. Encel a opté pour la dénonciation calomnieuse. Ce message ne devait jamais arriver à mes yeux. Pour ma part, lorsque je critique quelqu’un, je le fais publiquement. Je ne pratique pas ce genre de procédé qui porte un nom très clair : la délation.

Ensuite, parce que cette dénonciation est basée sur une manipulation grossière, loin de faire honneur à ceux qui s’y prêtent. Concernant Soral, mes positions sont plus que claires. Je renvoie chacun au chapitre qui lui est consacré dans mon ouvrage « Les pompiers pyromanes »[2], où j’évoque également, par ailleurs, Encel et Haziza.

Le fait d’avoir participé à un débat organisé par Robert Ménard, et auquel était également convié A. Soral, suffirait, à leurs yeux, à prouver mes inclinations pour l’extrême-droite. Le problème est que ce débat s’est tenu en 2009 (et non, récemment), alors que R. Ménard venait tout juste de quitter ses fonctions de Secrétaire général à Reporters sans frontières et bien avant qu’il n’ait pris son virage politique à l’extrême-droite. Je n’avais, en effet, pas anticipé ce dernier, pas plus que Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, également annoncé et Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l’homme (mais, sur la photo diffusée, on ne voit qu’A. Soral et moi). F. Encel et F. Haziza ne reprochent pourtant pas à ces personnes d’avoir été à la même table ronde qu’A. Soral. Ce reproche m’est uniquement adressé. Il y avait, par ailleurs, deux autres tables-rondes, dont j’ai oublié les noms des participants, mais que je sais issus de divers horizons. Bref, en rien un repaire d’extrême-droite.

J’ai déclaré, au cours de mon intervention, être en opposition avec A. Soral, tout en condamnant l’agression physique dont il venait d’être victime lors d’une séance de signature dans une librairie. Ayant pris la parole avant lui, je ne pouvais pas commenter des propos qu’il n’avait pas encore tenus. J’ai dû partir avant la fin de la table ronde, donc avant une vive opposition entre M. Tubiana et A. Soral.

Le débat n’était en rien organisé par le centre Zahra, comme cela est de plus suggéré. Ce dernier s’est contenté d’en diffuser ultérieurement les images, ce dont les participants n’étaient pas avertis initialement. Il était en réalité organisé par Médias, revue mainstream et dirigée à l’époque par R. Ménard qui, une fois encore, incarnait à l’époque Reporters sans frontières. Il venait même de consacrer un élogieux portrait de BHL. La ficelle de la rumeur calomnieuse est ici plus que grosse.

Ainsi, il y avait assez peu de raison pour que je refuse de participer à un débat contradictoire sur la liberté d’expression, organisé dans le sillage de Reporters sans frontières. Me lier à l’extrême-droite pour ce motif est, par ailleurs, assez savoureux au regard de l’origine des attaques.

F. Haziza a déclenché une polémique lorsqu’il voulait inviter de son propre chef Marine Le Pen à Radio J. Il vient d’ailleurs de l’inviter sur la chaîne LCP – Assemblée nationale. Donc, il me reproche de débattre avec quelqu’un d’extrême droite, pour lui apporter la contradiction, quand lui vient tendre un micro à M. Le Pen. Il n’a pas hésité, dans le passé, à dialoguer avec la Ligue de défense juive, non pour la critiquer mais pour se justifier, face à elle, de son soutien indéfectible à Israël.

F. Encel, ancien du Betar, ne se privait pas de souligner, il y a quelques années, son admiration pour Jabotinsky, qualifié à de nombreuses reprises comme son « maître à penser ». Il a soutenu la guerre d’Irak en 2003, censée, selon lui, amener de la stabilité dans la région. Il a déclaré que les Palestiniens ne comprenaient que le langage de la force. Il a été cité positivement par Anders Breivik dans son testament, pour ce qu’il disait du danger islamiste. Il nie bien évidemment tous ses faits et a, depuis, opéré un virage plus présentable, se déclarant partisan de la paix, suivant sans doute les suggestions de ses sponsors afin de passer plus aisément dans les médias.

Les méthodes grossières de dénonciation, basée sur une manipulation de l’information, sont-elles dignes d’un journaliste qui a sa carte de presse ? De quelqu’un qui se prétend universitaire (sans avoir de poste statutaire, par ailleurs) ?

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[1] Leur obstination peut d’ailleurs interroger : sont-elles personnelles ? Sont-ils missionnés ?

[2] BONIFACE (Pascal), Les pompiers pyromanes : ces experts qui alimentent l’antisémitisme et l’islamophobie, Max Milo, 2015.